Bel(lissimo) Canto(na)

Publié le par kaki

http://englishfootballpost.com/news/wp-content/uploads/2009/04/eric_cantona_-_dieu.jpgOn ne savait pas trop quoi en penser, de cette Maison des morts de Janacek, au sortir de la Scala - cet autre temple du Bel canto où l'on venait de mettre le pied, et l'oreille, par un froid dimanche de février, dans une ville antipodique de Naples, monumentale et germanique, pleine de dignes et sobres personnes, parées richement mais sans ostentation, et de jeunes corps efféminés, glissant près des vitrines.
Certes, la mise en scène de Chéreau nous avait fait virevolter, en choeur avec les corps - tous d'hommes ; oui encore, le théâtre, avec ses mille alvéoles d'abeilles, avait de quoi ravir les yeux, dans sa simplicité quasi biologique. Mais on avait le coup tordu, à force de le tendre, depuis notre loge pourtant bien-placée-nous-avait-on-promis; et puis le livret tout en tchèque, toute bonne volonté mise à part, nous laissait bien un peu désarçonnés... Alors, retrouvant la bise et l'obscurité du soir, s'interrogeant du regard pour savoir ce que l'autre en dirait, on a été comme sauvé par le gong quand est apparu, au détour d'un pilier, grand, énorme, puissant, véloce, le titanesque Canto, avec à son bras la belle Rachida Brakni, petite chose menue et sautillante - par contraste. On avait vu la même pièce, dites !
Le spectacle, pour le coup, a pris toute sa saveur, dans un coin de notre cortex - Canto, par sa belle magie de bonheur au pré, par sa stature pacifiante, nous rendant mémorables, en un tourner d'épaules, Chéreau et Janacek et Dostoïevski et Milan. A quoi ça tient !
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